Voici quelques éléments que nous avons pu glaner dans le livre de Gérard Bollon et les Mémoires d’André Trocmé.
- les trois piliers : « Le Collège pouvait se représenter par un triangle, auquel nous nous efforcions de rester fidèle. La foi évangélique constituait le premier volet de ce triangle. (…) Le pacifisme chrétien formait le deuxième côté du triangle. (…) Le troisième côté, c’était un niveau d’enseignement élevé, capable de rivaliser avec les lycées d’Etat et de faire passer le baccalauréat à un fort pourcentage de nos élèves. » (Trocmé 512)
- internat : « Theis envisagea, après la guerre, un grand établissement scolaire avec internat, idée qui me faisait peur, à cause des problèmes communautaires que posent les internats. Je préférais que les maisons d’enfants du Chambon continuassent à exercer leurs fonctions d’internats, et que le Collège se contentât de dispenser l’enseignement, comme il l’avait fait jusqu’alors. » (Trocmé 495)
- aide in extremis de Mr. et Mss. Sangree (auditeurs d’une de ses conférences) à New York : « Au bout de quinze jours, les Sangree avaient presque compris de quoi je leur parlais. Le collège Cévenol était une adventure ; les collèges protestants, ça se comptait en France sur les cinq doigts de la main gauche (et encore, ce sont des « boîtes » situées en ville) ; les lycées en plein air, ça n’existait pas en France ; le collège Cévenol était le premier et le seul dans son genre, et la première école « Co-educational » où garçons et filles voisinaient. » (Trocmé 506)
- international : « Quant à l’internationalisme du camp, il est aussi très marqué : 14 nationalités en 1949, des « charabias » soutenus de gestes expressifs, des chants folkloriques magnifiques dont on ne comprend pas le premier mot, des week-ends si chers au cœur des Américains, pour découvrir la région, sans négliger les discussions et conférences. Tous ces anciens qui ont travaillé, chanté, ri, discuté, vécu cette période ont contribué à l’impalpable « esprit du collège ». » (Bollon 34)
- quelques statistiques :
Camp de 1946 : fin juin à début octobre, 172 campeurs, 8 nationalités
Camp de 1947 : fin juin à fin septembre, 215 campeurs, 13 nationalités
Camp de 1948 : début juillet à fin septembre, 261 campeurs, 14 nationalités
Camp de 1949 : du 11 juillet à fin septembre, 145 campeurs, 15 nationalités
(Bollon 34)
- recrutement : « Bon an mal an, l’effectif global total avoisine 300 à 400 élèves. Ce sera même plus de 500 en 1962. Les « enfants du pays » représentent entre 20 et 25%, les élèves des villes et autres régions françaises 60 à 65%, les étrangers et les enfants français dont les parents habitent outre-mer 12 à 18%. » (Bollon 44)
- vie périscolaire : le sport : « Avant 1946, les élèves font de la gymnastique sur le terrain du village, en bordure du Lignon, sous la direction de Pierre Brès (Naho). Puis à l’achat de la ferme Luquet, la grange se transforme en salle d’éducation physique et sportive, en 1948, avec Jim Bean comme professeur. Le basket est souvent le sport dominant mais avec l’arrivée de François Lods les agrès, l’athlétisme, le volley-ball, le football, le ski et le tennis se développent. Au prix d’un travail acharné, le terrain de sport et sa piste d’athlétisme voient le jour. Les sportifs et sportives du Collège commencent à participer, en 1951, aux compétitions interscolaires du département mais aussi de l’académie de Clermont-Ferrand. » (Bollon 52)
- vie périscolaire : les délégués : « Les premiers « chefs de classe » datent des années de guerre. Ils ne forment encore ni « gouvernement » ni « conseil » mais en 1946 deux professeurs, Paul Ricoeur et Miss Williamson, organisent des élections dans chaque classe pour nommer deux délégués. Le conseil des élèves est né. (…) Ce conseil, présidé longtemps par Jim Bean puis par Olivier Hatzfeld et Otto Samson, participe à l’organisation des fêtes (1° novembre, Mardi gras, fin d’année à Joubert) et rédige un « code des élèves » qui permet de tracer les limites du permis et du défendu. Il est aussi appelé à participer à des campagnes sur la probité et désigne deux délégués des grandes classes pour siéger au conseil de discipline. Il mentionne enfin que La Cévenole est le chant officiel du Collège et que tout élève doit la connaître. » (Bollon 56)
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